DIAMANT SYNTHETIQUE DANGER OU OPPORTUNITE | FR

Le diamant pierre exceptionnelle, reine des pierres précieuses, a été épargné des synthèses pendant un siècle. Effectivement les premières synthèses de pierres précieuses font leurs apparitions, fin du 19e siècle.

Fin des années 1880 une nouvelle alarmante à Genève, des rubis synthétiques ont été vendu pour des naturels. Ils reçurent le nom de Rubis de Genève. Auguste Verneuil a produit le premier rubis synthétique par la fusion de poudre d'oxyde d'aluminium avec de l’oxyde de chrome, les mêmes ingrédients que dans la nature. Depuis le secteur des pierres précieuses entre dans une période où de multiples fabricants créent des rubis, des saphirs de synthèses à base de poudre de corindons. Suivit de l’émeraude selon 2 méthodes de fabrication ; dissolution hydrothermale et dissolution anhydre, le tout pour trouver son apogée au courant des années 1970.
 
Les noms des fabricants résonnent encore dans les oreilles des étudiants en gemmologie : Knischka, Ramaura, Kashan, Douros, Lechleitner, Chatham, Linde, Kyocera, Biron, Inamori, et bien d’autres.
 
Le diamant en est longtemps resté épargné, mais à la suite de la 2e révolution industrielle après la 2e guerre mondiale, l’industrie avait un besoin de plus en plus important de diamant industriel. Au lendemain de la guerre le Congo était le plus grand producteur de diamant industriel, mais ne pouvait suffire à la demande. Aussi le prix du Boart, diamant industriel, fluctuait entre les 45 à 50 $ le carat.
 
Lorsque en 1953 le suédois ASEA créa les premiers diamants synthétiques pour l’industrie, rapidement suivit par la General Electric, l’URSS et la Chine, les prix des diamants industriels s’effondre à environ ½ $ le carat, actuellement les prix varient entre 10 et 20 cents $ le carat. Mais les diamantaires étaient confiants, pas de possible de créer du diamant de joaillerie, car l’investissement en haute pression et haute température était plus cher que le diamant naturel.
 
Fin du 20e siècle coup de tonnerre dans le ciel serein des diamantaires. Lazar Kaplan annonce qu’il est en mesure de « décoloré » les diamants bruns, que l’incolore reste et que personne ne pourra le détecter.
 
Après un moment de panique et une étude plus approfondie l’on découvre que d’une part c’est seulement pour les diamants bruns du type IIa, diamant rare (+/- 2% de la production mondiale), et d’autre part le dr Hänni du laboratoire SSEF de Bâle propose à peine quelques mois plus tard lors du salon de Hong Kong un petit appareil pour détecter les naturels. Le principe de Kaplan, aussi connu sous le nom POL (Pegasus Overseas Limited) est basé sur la technologie HPHT (haute pression et haute température), déjà utilisée pour le diamant industriel.
 
Mais la technique est lancée, l’on imite les conditions naturelles où le diamant se forme, à des profondeurs de +/- 200 km où règnent des températures de 1.000 à 1.200 C° et des pressions de 70.000 kg/cm2. Si les premières machines de la GE dans les années 50, avaient le volume d’une maison de 2 étages, les Russes viennent, au courant des années 90, avec une machine aussi performante mais avec les dimensions d’une grosse machine à laver. La technique consiste à déposer un germe au cœur de l’appareil d’ajouter du carbone et un catalyseur métallique.
 
Depuis les fabricants des appareils HPHT construisent des « casseroles à pressions » plus en plus compacte. Si les premières machines se vendaient à 800.000$, la 2e génération se vendait à 500.000$ et actuellement ils sont à moins de 200.000$.
 
Au courant de la même période une autre technologie a vu le jour, « Chemical Vapor Deposition » ou CVD, (littéralement déposition de vapeurs chimiques) utilisé déjà depuis une dizaine d’année plus tôt pour durcir des outil, lentilles etc. avec des couches de diamants de quelques microns.
 
Pourquoi pas des couches de quelques millimètres et plus ? Le système est basé sur les températures et les microns ondes, donc plus besoin de pression. Un gaz à base de carbone, du méthane, est injecté dans l’appareil à micro-ondes et crée un brouillard, un plasma, qui va se déposer sur un substrat comme de la rosée. Les diamants sortants des micro-ondes ne sont pas purs, ils contiennent des défauts et des impuretés. Après un traitement HPHT ils sortent pure à VVS/VS (petites inclusions).
 
Ainsi nous avons deux systèmes qui « fabriquent » du diamant synthétique. Les usines sont de plus en plus grandes où des centaines de machines « pompent » 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Ce qui veut dire que la production mondiale dépasse les milliers, voire les millions de carats. N’oublions pas que l’industrie absorbe la plus grande partie dans l’acoustique, l’électronique, l’aviation, la médecine etc.
 
Structure et composition du diamant :
Le diamant est composé d’atomes de carbone, mais dans sa maille élémentaire des « intrus » peuvent s’y glisser, tel que des atomes d’azote ou plus rarement de bore.

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