L’EVALUATION DES PIERRES PRECIEUSES ET BIJOUX | FR

A savoir, que le grand publique belge n’est pas aussi familier avec les gemmes de couleurs. Il sait qu’Anvers est un centre diamantaire, il connait le diamant mais concernant les autres pierres précieuses il est bien moins au courant que nos voisins comme en France ou en Allemagne. S’il connait les 3 pierres précieuses, il connaitra moins les pierres de couleurs tel que la citrine, la tanzanite, l’héliodore et les autres innombrable pierres « semi-précieuses » et d’ornementation. Pourtant une tanzanite ou une aigue-marine peut avoir un plus grande valeur qu’une émeraude ou un rubis opaque.
 
La raison peut être historique car effectivement Anvers est depuis plus de 5 siècles le berceau et la capitale du diamant
- Plus de 80% de l’exploitation mondiale du diamant (brut) était négocié à Anvers, distribué vers les centres de taille, principalement vers Surat et Bombay en Inde.
- Plus de 50% du diamant taillé reviens à Anvers pour être distribué vers les centres de fabrication de bijoux.
- Et plus de 30.000 personnes vivent directement ou indirectement du secteur.
 
Anvers ayant repris le flambeau de Bruges au 16e siècle, devint le centre des pierres précieuses de l’Europe avec une règlementation sévère. Ainsi il était interdit aux négociants de vendre des imitations (du verre coloré) de diamant, rubis, saphirs, émeraudes ou spinelles à l’intérieur de l’enceinte de la ville. Une amende importante de 25 deniers était imposée aux trafiquants, dont un tiers allait à la ville, un tiers au Seigneur (l’église) et un tiers au dénonciateur.
 
En 1582 est créé la Guilde « des coupeurs de diamants et rubis », dissoute par Napoléon et recréé à Anvers en 1980. Pourtant il n’y a pas eu de percée importante du marché des pierres de couleurs à Anvers, par contre Idar-Oberstein (Allemagne) reste le centre des pierres précieuses et minéraux en Europe.
 
Nous pouvons schématiser comme suite :
1- Le marché du diamant est à Anvers,
2- Le marché des pierres de couleurs et minéraux est à Idar-Oberstein,
3- Le marché des pierres précieuses haut de gamme est à Genève,
4- Le marché de la haute joaillerie est à Paris,
5- Le marché de l’or est à Londres.
 
L’expert est régulièrement confronté à des expertises et des évaluations de pierres de couleurs et d’ornementation. A cette fin il doit d’abord examiner la pierre sur son authenticité. Tout d’abord authentifié si la gemme est naturelle ou synthétique. Puis, ensuite vient l’étude des possible manipulations (chauffage, « coating », remplissage de déchirures (glets) avec des polymères , doublet ou triplet, huilage ou coloré).
 
Cette étude d’authenticité est effectuée à l’aide d’instruments gemmologiques essentiels, tels que :
 
- Le microscope à immersion : Les observations microscopiques des pierres précieuses sont indispensables. En effet, la propriété optique des inclusions ainsi que l'orientation des structures de croissance jouent un rôle essentiel. Ces phénomènes ne peuvent être examinés de façon déterminante avec un simple microscope à champ noir. Un microscope monté horizontalement est la solution la plus adéquate pour la détermination par immersion pour analyser les inclusions, naturelles ou synthétiques.
 
- Le réfractomètre : Il est des appareils gemmologique le plus important. Il permet la lecture directe de l’indice de réfraction d’une gemme. On peut également déterminer le caractère optique du cristal (uniaxe ou biaxe), ainsi que le signe optique (positif ou négatif) On peut dès lors, calculer sa biréfringence maximale. Grâce à toutes ces données, on peut souvent déterminer la pierre d’une façon concluante. En revanche, il est le plus souvent impossible de faire la différence entre une pierre naturelle ou synthétique.
 
- Le réflectomètre : C’est l'appareil idéal pour mesurer l'indice de réfraction des pierres avec un indice de réfraction plus élevé que 1,80. Ce qui en fait un appareil complémentaire au réfractomètre. Utilisé pour les pierres facettées, mais la pierre doit être très bien nettoyée et dégraissée à l’aide d’alcool isopropyle.
 
- La balance hydrostatique : Chaque substance possède par unité de volume une masse propre, selon le principe d’Archimède. Tous les gemmes ont une densité relative propre. La mesure de la densité est donc une méthode à la fois simple et très intéressante pour la détermination des roches, minéraux et pierres précieuses. L’on peut utiliser la balance hydrostatique et faire la formule adéquate (ou bien employer les liqueurs denses).
 
- Le polariscope (avec conoscope) : Cet instrument permet de déterminer de façon très simple si une pierre est monoréfringente (isotrope) ou biréfringente (anisotrope) et, à l’aide du conoscope annexé (petite bille) on détermine si la pierre est uniaxe ou biaxe. Il permet également de percevoir des réactions particulières par exemple dans le verre et certaines gemmes synthétiques.