Les diamants de couleur naturelle | FR

Depuis que les hommes ont porté de l’intérêt au diamant, les diamants de couleur les ont fascinés. Tout au courant de l’histoire des derniers siècles des diamants fabuleux ont joint les trésors des puissants de cette Terre.

Le Hope d’un bleu Kashmir, le Condé d’un rose tendre, le vert pomme du Dresde et l’Agra diamant rose de 28,15 carats, n’en sont que quelques exemples. Plus actuel est le diamant du bijoutier Graff de 132,43 carats, coussin jaune jonquille nommé Sarah d’une valeur de 15 millions de $ et un bleu profond de 6,70 carats d’une valeur de 3.522.500 $.
 
Mais les diamants de couleur intense moins connus et bien moins importants ont toujours eu une valeur supérieure aux diamants de couleur blanche. Même les diamants noirs ont connu une mode lors de la belle époque. Toute veuve respectable était sensée porter des diamants noirs en souvenir du compagnon disparu.
Nous retrouvons souvent dans des littératures anciennes des références à des diamants jaune jonquille, bleus, roses, oranges ou verts qui ont été exposés lors d’expositions internationales dans différentes capitales. Des collections de bijoux antiques contenant des diamants roses ou jonquilles sont parfois exposées dans des musées comme le musée du diamant à Anvers. Le fait d’avoir un bijou unique et exceptionnel a toujours donné un plaisir et un prestige presque enivrant à son propriétaire.
Pourtant les dernières dizaines d’années des diamants dans la gamme des bruns et jaunes sont apparus sur le marché aussi sous le nom de diamants de couleur fantaisie. Des diamants qui jadis furent employés dans l’industrie, soit comme outil de coupe, soit pour les filières connaissent aujourd’hui une destination plus honorable.
Nous voyons actuellement des jaunes « fancy » (fantaisie), « vivid » (intense) mais aussi des « light » (léger) ou mélangé à d’autres couleurs telles que le vert ou le brun.
Il en est de même pour les roses, les bleus et les vertes. Certaines pierres « very light pink » ont une couleur rose tellement faible qu’il faut vraiment une bonne dose de patience pour y retrouver cette couleur.
Les diamants de la gamme des bruns ont été rebaptisé en « champagne »(est un nom protégé qui en principe ne peut être utilisé), « cognac », « marron » ou même « chocolat ». Une des raisons de cette nouvelle tendance est entre autre que les mines d’Australie ont une large production de diamants bruns et quelques diamants roses. Une promotion intense a été faite sur tous les marchés importants tels que les Etats-unis, les Emirats et le Japon.
La joaillerie a suivi cette nouvelle vague en créant des collections de bijoux où sont combinés non seulement des diamants jaunes et bruns mais aussi des noirs, olives et gris, auxquels on ajoute toutes les combinaisons de bruns-oranges, vert-bruns, olive-jaune etc. Dans le haut de gamme apparaissent des roses, des verts et des bleus.
Actuellement les bureaux de certification ont élaboré deux systèmes bien distincts, l’IGI (International Gemmological Institute) et les Américains (GIA) se basent sur les échelles de la Commission Internationale de l’Eclairage, tandis que l’HRD emploie les couleurs étalons du « Munsell Book of Colours ».
Lors de la certification, la couleur principale sera placée à l’arrière de la définition, ainsi dans le cas d’une pierre « pinkish-brown » (rose-brun) la couleur brune sera plus importante que la couleur rose. Ce qui donne une différence de valeur importante, le rose étant plus rare que le brun. Ainsi toute une gamme de combinaison est possible entre les couleurs roses, rouges, pourpres, bruns, jaunes, vertes, bleues, oranges et grises.
Certaines couleurs sont largement disponibles sur le marché comme le noir (bien que la plupart des pierres noires sont graphitisés) , le jaune (pas l’intense) et le brun, d’autres sont rares à extrêmement rares ce qui influence naturellement le prix.
Un autre facteur important concernant la valeur est l’intensité de la couleur, ainsi une couleur « vivid » ou éclatante, sera plus onéreuse que la même couleur mais simplement intense.

La nomenclature anglophone étant la suivante :
 
1- Faint ou faible,
2- Very light ou très légère,
3- Light ou légère,
4- Fancy light ou légèrement fantaisie,
5- Fancy ou fantaisie,
6- Fancy intense ou couleur fantaisie intense,
7- Fancy vivid ou couleur fantaisie éclatante,
8- Fancy deep ou fantaisie de couleur profonde,
9- Fancy dark ou fantaisie sombre.
 
Ce sont des normes qui prennent en compte la saturation, la tonalité et la nuance selon des paramètres stricts. Mais à l’encontre des diamants blancs où les normes internationales sont connues et où le client peut se baser sur les spécifications du certificat, les diamants de couleurs doivent être en plus, appréciés individuellement de visu et en dehors de son scellage plastifié.
Malgré la certification, deux pierres ayant le même certificat, peuvent avoir une différence d’appréciation d’après la vivacité et l’éclat. Certaines pierres ont une meilleure tonalité sous une différente source lumineuse, d’autres gardent leur éclat et couleur sous toutes les sources lumineuses, ces dernières auront naturellement une plus grande valeur.
 
Certains diamants de couleurs (orange, vert, bleu, rose, pourpre et rouge) ont une valeur quintuple et plus que ceux de même poids de couleur D (blanc-bleu) et pur, d’autres (brun, jaune, olive, gris et noir) ont une valeur moindre.
La pureté a, à l’encontre des diamants blancs, une moindre importance. Ainsi un VVS (très, très petites inclusions) et VS (très petite inclusion) et VS (petite inclusion) n’influencera que légèrement le prix de la pierre. Malgré tout des piqués (inclusions visibles à l’œil nu) peuvent influencer le prix surtout si l’inclusion se trouve au centre de la pierre. Ajoutons que des pierres de plus de 2 carats de pureté VVS sont extrêmement rares.
 
Manipulations
Depuis les années 1970 nous avons vu des diamants de couleur jaune intense, brun intense, bleu, noir parfait et surtout des verts paraître sur le marché. Ils furent rapidement détectés comme irradiés artificiellement ce qui leur donne une valeur bien moindre. Suite aux évolutions technologiques et scientifiques les traitements des diamants jaunâtres en couleur plus attrayante sont devenus moins aisés à déterminer à l’aide des méthodes classiques. Ajoutons la présence de diamants synthétiques de couleur jaune intense, qui en plus peuvent être à leur tour irradiés ce qui sème le doute auprès du consommateur. Il est un fait qu’un diamant d’un carat synthétique ne vaut que 1200 à 2800 € le carat (pour le moment car la valeur diminue chaque année), tandis que le même diamant naturel et de couleur naturelle vaudra de 50 à 200 fois plus.
Devant ce phénomène, le consommateur doit exiger un certificat d’authenticité qui lui garantira la qualité de la pierre. Ajoutons que seulement quelques laboratoires sont équipés d’instruments scientifiques à la hauteur des évolutions technologiques telles que les manipulations HPHT (hautes pressions et hautes températures tel que les systèmes Bars et Belt) et CVD (déposition en vapeurs chimiques). Seulement quelques laboratoires répondent à cette norme, nous pouvons nommer à l’échelle internationale IGI, HRD et GIA et certains laboratoires de bonne réputation locale telle que SSEF en Suisse et le CCIP en France.
 
Une association est née sous le nom de Natural Colour Diamond Association (NCDA) regroupant une cinquantaine de firmes diamantaires spécialisées dans le négoce et la taille des diamants naturels. Le but principal étant la promotion des diamants de couleur naturelle, mais surtout la défense de ce produit exceptionnel contre toutes les falsifications pouvant paraître sur le marché.
  
Déjà sur le marché américain les diamants de couleurs ont connu un progrès annuel de 15% les dernières années. Au japon, les prix des diamants bruns ont doublé la dernière décennie.
Devant cette demande et la pénurie de la production, les prix ont connu une hausse importante. Les dernières ventes aux enchères ont reflétés cette tendance.
  
En avril 1987 un diamant rouge de 0,95 carat reçu un écho dans toutes les médias car il fut vendu chez Christie’s à New York pour 880.000 $ (le dollar était à x$)
D’autres pierres importantes furent vendues cette année dans les sales de ventes, quelques unes des plus connues sont :
Une 5,34 ct bleu intense est vendue le 6 juin 2006 chez Christie’s à Hong Kong à 300.051 $ le carat. Le 6 avril 2006 chez Sotheby’s à Hong Kong un diamant rose intense (vivid pink) de 10,04 carat est vendue à 620.331 $ le carat. A New York à la même date chez Christie’s un diamant taille radiant de 3,17 carat bleu intense est vendu à 319.495 $ le carat. Le 6 mai à Gnenève Sotheby’s vend un cœur de 2,25 carat bleu-vert intence à 252.960 $le carat et une poire de 5,57 carat orange-rose intense à 169.465 $ le carat.
Ce qui confirme que les diamants de couleur naturelle haut de gamme sont tout de même pour des collectionneurs fortunés.
  
Eddy Vleeschdrager
 
  
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