Diamant Synthétique et Imitations | FR

Le diamant, roi des pierres précieuses, a toujours connu des imitations. Déjà au 15ième siècle on affichait à Anvers que la vente des imitations de diamants, rubis et spinelles était interdite à l’intérieur des enceintes de la ville, une amende de 20 deniers était imposée aux faussaires dont un tiers allait à la ville, un tiers au Seigneur (l’église) et un tiers à celui qui l’avait dénoncé.

Les premières imitations étaient des pierres naturelles comme des quartz et des zircons incolore suivi du verre et plus tard au temps du Roi Soleil apparurent les « strass » (verre étamé).
 
Vers les années 60 apparu le YAG (Yttrium Aluminate garnet) produit synthétique fruit des recherches dans les technologies du Laser, Le Cubique Zirconium (C.Z.) ou oxyde de zirconium apparu une dizaine d’années plus tard et reste jusqu'à présent l’imitation la plus proche du diamant, quoi qu’il s’use facilement. La Moissanite est venu sur le marché, il y a quelques années sans trop de succès car bien que plus dure que les autres imitations, 9 sur l’échelle de dureté de Mohs, il n’a pas l’éclat du C.Z. La meilleure vente ayant été l’appareil de détection de la Moissanite.
 
La synthèse du diamant a fait couler beaucoup d’encre et engendré bien des articles à sensation depuis les années 50. Aussi il est intéressant de faire le point de la situation.
Les Suédois ainsi que la Général Electric (GE) ont presque simultanément lancé les premiers diamants synthétiques suivit par De Beers, les Russes et les Chinois.
La fabrication du diamant synthétique était la suite d’une pénurie alarmante de diamant industriel naturel. Le diamant industriel étant un des principaux piliers de la révolution industrielle et technologique du XX siècle la production des pays comme le Congo (le plus grand producteur de diamant vers les années 40 avec 80% de diamants industriel) ne pouvait plus suffire à la demande mondiale. Les prix flambaient.
 
Grâce à la fabrication du diamant synthétique, qui est actuellement 8 fois plus important que la production naturelle, les fabricants peuvent créer des diamants polycristallins et monocristallins pour le forage, sciage et polissage de différentes matières. Le diamant industriel est un outil indispensable dans la construction, le génie civil, forage de tunnels, forage du pétrole, usinage de bloc-moteur, forage, sciage et polissage du granite, du marbre, du verre la liste demanderait quelques pages de plus. Dans la chirurgie, des opérations des yeux à la foreuse du dentiste. Dans l’électronique, la conquête spatiale et toutes les industries de pointe.
Déjà fin des années 80 le fabricant Japonais Sumitomo annonçait à grand tapage publicitaire qu’il était capable de créer des diamants pour la joaillerie, depuis c’est le silence. Les Russes se sont appliqués à la tâche pour créer des diamants de synthèse de qualité joaillerie qui viennent sporadiquement à des prix élevés sur le marché. La technique est l’imitation du procédé naturel soit par hautes pressions et hautes température mieux connu chez les professionnels sous le nom HPHT (idem en anglais).
 
Les températures avoisinent les 1500C° et la pression est de 70.000 Kg/cm2 ou 70 Giga Pascal ce qui fait croître des cristaux de diamant. Une autre technique est CVD (Chemical Vapor Deposition) déjà employée dans le secteur des outillages où une couche de diamant est déposée sur des outils pour les rendre plus solides. 
 
Le procédé CVD consiste à déposer plusieurs couches afin d’obtenir des plaquettes de diamant que l’on découpe en petits blocs pour ensuite les tailler. Les deux techniques sont onéreuses et la différence de prix avec le diamant naturel est minime.
 
Ce qui pour le secteur du diamant est une nouvelle confrontation, est par contre pour le secteur des pierres de couleurs (rubis, saphirs et émeraudes) une vieille rengaine. Depuis plus d’une centaine d’années, on fabrique des pierres couleurs de synthèse. Plusieurs fabricants viennent régulièrement sur le marché avec de nouvelles synthèses d’imitation de pierres naturelles même avec des inclusions imitant les pierres naturelles. Pourtant le prix des rubis et des émeraudes n’a pas baissé, au contraire, les beaux rubis de Birmanie et les belles émeraudes de Colombie sont plus chers que le diamant.
 
Toutes les synthèses aussi parfaites quelles puissent être ainsi que les imitations resteront toujours du « plastique » et auront aucune valeur intrinsèque comme le diamant naturel. Le client préférant une pierre un peu plus petite ou un peu moins jolie mais une naturelle. La différence entre un tableau de Rubens ou tout autre maître et une copie même aussi parfaite que l’original restera toujours une copie sans valeur.
 
Le seul danger est l’escroquerie car il y aura toujours quelques petits malins qui voudront profiter de l’ignorance et abuser de la confiance de l’acheteur. Pour cette raison, il est indispensable pour celui qui achète une pierre précieuse d’exiger un certificat émanant d’un laboratoire de réputation internationale (HRD, IGI, CCP, SSEF, Gublin ou GIA,).
Jamais le diamant ne sera détrôné par des synthétiques dans la haute joaillerie par contre il fera son bonhomme de chemin, comme pour les pierres de couleurs, dans la bijouterie fantaisie en métal argent ou en or plaqué.
 
En revanche un autre « gadget » américain, de la firme Gemlife de Chicago, est génial du point de vue marketing.Cette firme a acheté une « casserole à pression » des Russes et propose en tant que firme de pompe funèbre d’incinérer le mari de la veuve, et à partir des cendres du défunt (qui est du carbone-cercueil compris) soumises à des hautes températures et de hautes pressions on crée un diamant qui sera ensuite taillé. La pierre d’un carat vaudra environ 20.000 $ us.(bien plus cher qu’un diamant naturel de la même qualité). Une consolation immortelle pour la veuve. Ce qui pourrait nous offusquer en Europe connaît un succès fou outre-atlantique si bien qu’il y a une liste d’attente de 6 mois.

Eddy Vleeschdrager

 
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