ESSAIS DE REPRODUCTION ARTIFICIELLE DU DIAMANT | FR

Après que les chimistes eurent découvert que le diamant n'était que du charbon cristallisé, on essaya de répéter dans les laboratoires le travail de la nature. Il ne sera cependant pas sans intérêt de suivre ces travaux que nous raconte e. a. Henri Jacobs en 1880.

On fut moins heureux dans les essais par voie humide, car on ne connaissait pas de dissolvant au charbon. Si on en trouvait un, il n'était pas certain, comme le pensait Dumas, que le carbone se cristallisât lors de l’évaporation du dissolvant. On a toutefois essayé l'effet des réactions lentes sur des compositions liquides de carbone. C'est ce procédé qu'a employé Gannal. Ses prévisions étaient si fondées que, lorsque, en 1828, il adressa à l'Académie des Sciences de France son travail sur la formation artificielle du diamant par la précipitation du carbone, le commerce de la joaillerie en fut alarmé.
 
Gannal pensait que les carbures d'hydrogène, les sulfures de carbone, etc., soumis à l'influence du phosphore, du chlore, du brome, de l'iode, dans des circonstances convenables, pourraient se transformer en acide hydrochlorique, et en carbone, mais lentement pour que celui-ci prît la forme cristalline. Dans un matras il introduisit du sulfure de carbone, de l’eau et quelques morceaux de phosphore facilement dissous dans le sulfure de carbone. Il espérait que le phosphore absorberait lentement le soufre du sulfure et que le carbone, réduirait ainsi lentement à l'état élémentaire, formerait des cristaux de diamant. Entre la couche de l’eau qui occupait le haut du vase, parce qu'elle est plus légère, et celle du sulfure de carbone, plus lourd, il vit se former bientôt une pellicule mince qui augmenta avec le temps. Au bout de quelques mois elle était épaisse et formée de petits corps solides qui séparés par filtration du liquide furent considérés par Champigny comme des diamants. Un examen plus sérieux vint établir le contraire.
 
Nous terminerons cette énumération des essais de reproduction du diamant en rappelant qu'en 1880, au moment de la plus grande production des mines du Cap, un Anglais annonçait à la Glascow Philosophical Society, qu'il avait réussi à obtenir le carbone sous forme de cristaux purs qui ne pouvaient être que du diamant. Plusieurs savants anglais avaient reconnu l'exactitude du fait ; enfin un des plus éminents d’entre eux avait annoncé qu'il présenterait solennellement à l'Académie des Sciences de Paris les produits précieux de cette cristallisation artificielle. Au lieu du précieux joyau, l'Académie reçut une note transmise par le ministère de l'Instruction publique, annonçant qu'on s'était assuré que les prétendus diamants n'étaient que des silicates. Il était donc fort naturel que dans l'impossibilité où l'on était encore de faire cristalliser artificiellement le carbone on étudiât cette question sur ses analogues, le bore ou le silicium. Mais bientôt, non contents d'avoir obtenu ces corps à l'état amorphe, H. Sainte-Glaire Deville, à Paris, et M. Wœhler, à Göttingen, séparément d'abord, en commun ensuite, parvinrent à réaliser la cristallisation du bore, qu'on n'avait connu jusque-là qu'à l'état amorphe. Ces cristaux possédaient un éclat et une transparence tels qu'ils n'étaient, sous ce rapport, comparables qu'au diamant.
 
Le corindon, le rubis et le saphir, étaient rayés par le bore avec une grande facilité. Voorzanger, à Amsterdam, et M. Guillot, à Paris, le firent servir à la taille des diamants, ils firent noter cependant que l'opération se faisait plus lentement qu'avec la poussière même du diamant, il en fallait une plus grande quantité et enfin la meule qui porte la poudre s'empâtait, ce qui est un indice de dureté moindre que celle du diamant. La nature est jalouse, comme disaient les anciens, elle gardera ses secrets encore une centaine d’années.
 
Il faudra attendre 1797, et le chimiste américain Smithson Tennat, pour démontrer que le diamant n'est qu'une forme particulière du carbone. Dès ce moment, de nombreux scientifiques tentèrent de fabriquer des diamants à partir du carbone ou des composés riches en carbone. Pendant 150 ans, de multiples expériences furent réalisées par des chimistes comme l'Ecossais James Ballatyne en 1880 et le Français Henri Moissan en 1894, mais elles n'aboutirent qu'à des résultats impossibles à reproduire ou à des échecs.
 
Le sujet tenta aussi des imposteurs. Le plus célèbre fut le Français Henri Lemoine. Les découvertes d'Henri Moissan sur la formation de petits cristaux de diamants donnèrent des idées à l'un de ses assistants : Henri Lemoine. En 1905, celui-ci fit savoir qu'il avait découvert un procédé de fabrication du diamant de joaillerie. Un haut responsable de la De Beers décida de lui rendre visite dans son laboratoire souterrain à Paris. Afin de lui prouver son honnêteté, Lemoine se déshabilla et présenta son procédé tout nu, démontrant ainsi qu'il ne cachait pas un diamant dans sa manche ou dans sa poche. Après avoir activé un four électrique et mélangé différentes poudres, il sortit des agglomérats du four qu'il plongea dans de l'eau glacée. Devant les yeux étonnés de Sir Julius Wernher, alors gouverneur à vie de la De Beers, il sortit 25 diamants de belle pureté semblable à celle d'Afrique du Sud.
 
Un accord fut conclu avec le chercheur qui promit de ne pas divulguer son secret en échange d'un financement de ses recherches. La formule secrète fut scellée et enfermée dans un coffre à Londres. C'est dans les Pyrénées que le laboratoire fut construit pour une somme de 64.000 livres d'époque.

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