TRAITEMENTS DES COULEURS | FR

Le traitement Haute Pression - Haute Température (HPHT) lancé par la firme Lazar Kaplan en collaboration avec la General Electric en 1999, sous le nom de POL (Pégasus Overseas Limited) changé depuis en Bellataire est un devenu souci important pour le secteur du diamant.

Des gemmes presque incolores et des couleurs fantaisies peuvent être produites au départ d’un brut brun de peu de valeur, et l'identification de ces pierres traitées peut s'avérer extrêmement difficile.
C’était un défi pour tous les laboratoires chargés de la classification des diamants, y compris le département des certificats HRD, IGI, GIA. La De Beers ne resta pas insensible à cette problématique.
Pour faire face à cette situation et à d'autres problèmes dans le domaine des synthèses et des traitements du diamant, l’HRD a fondé le GDI (Gem Defense Initiative), un outil de recherche travaillant en étroite collaboration avec le Département des certificats de l’HRD. GDI a exploré différentes voies pour raffiner et perfectionner les méthodes existantes pour établir une distinction entre les diamants non traités et les diamants traités par la méthode HPHT et ainsi se préparer aux évolutions futures dans ce domaine. Dans le cadre de cette recherche, GDI a également conclu un contrat de collaboration scientifique avec la branche sibérienne de l'Académie russe des sciences, sise à Novosibirsk. Pour approfondir de cette recherche GDI a acquit un appareil HPHT, voir les photos dans le chapitre HPHT.
La recherche concerne à la fois la théorie et la pratique. Les échantillons de diamants de différents types sont soumis à des conditions HPHT (températures de l'ordre de 2000°C et à  des pressions de stabilisation de l'ordre de 70.000 atmosphères). « Dans ce projet, les intuitions théoriques sont méthodiquement évaluées en traitant les pierres de différent type, la plupart brunâtres, en étudiant la situation avant - après et en les comparant à des matériaux naturels qui n'ont pas été recuits non pouvons mieux percé les différentes phases du traitement et ainsi trouvé un système efficace de détection » raconte le docteur Jeff Van Royen du laboratoire GDI.

Un diamant parfait, composé exclusivement d'atomes de carbone arrangés dans un réseau cristallin bien défini, est absolument incolore. La couleur du diamant est provoquée par des défectuosités de l'échelle atomique du cristal, comme des atomes d'impureté ou des défectuosités structurelles dans le réseau cristallin. Le traitement HPHT se fait principalement, bien que pas exclusivement, au départ de matériau brunâtre montrant une déformation importante (cette déformation est facilement rendue visible au microscope en utilisant des filtres à Polarisation croisée). La couleur
brunâtre est due à la déformation cristalline du diamant (déformation du réseau). La nature exacte du (des) défaut(s) provoquant cette couleur, n'est cependant, pas encore connue. Pendant le traitement HPHT, ces défauts du cristal sont réarrangés et par
conséquent, la couleur est modifiée. Le résultat final dépend non seulement des paramètres de chauffe, mais aussi des propriétés spécifiques des pierres traitées.

D’une matière extrêmement pure, contenant seulement des quantités négligeables d'impuretés d'atome d'azote (diamant de type IIa) peut voir sa couleur se transformer de brunâtre à incolore. Dans des cas exceptionnels, le produit final peut être rose.

Si les mêmes paramètres de traitement sont appliques à un diamant du type IIb brun ou gris (contenant des atomes d'impureté de bore, mais des quantités négligeables d'azote), la couleur finale peut être bleue.

Quand le traitement HPHT est appliqué à un diamant brunâtre (contenant des quantités substantielles d'azote), les défauts structurels interagissent avec les atomes d'azote et les résultats sont des couleurs jaune-vert intenses, des couleurs fortement fluorescentes fantaisies.
D'autres types de diamant moins habituels peuvent conduire à des résultats tout à fait différents.

Les techniques de mesure typiques pour détecter les pierres traitées sont la spectrométrie dans l'UV-Vis, la photoluminescence, la spectrographie RAMAN (voir spectro.K Raman) et la spectrométrie FTIR. 
Suite à cette étude approfondie le GDI a construit un petit appareil très pratique pour le diamantaire et le bijoutier, le D Screen. Cet appareil compacte et facile à l’emploi permet de détecter immédiatement les pierres non traitées. Un voyant vert vous confirme que la pierre est naturel et le voyant orange vous averti d’une possible manipulation ou d’une pierre synthétique.

Si il n'existait aucune méthode de détection lors de l’apparition des HPHT, entre-temps, beaucoup de progrès ont été faits non seulement par GDI mais aussi par la De Beers, voir CVD.
Bien que la firme Bellataire confirme le traitement des pierres par une gravure au laser sur le rondiste, un polissage par un négociant peu scrupuleux n’est pas à exclure.